La ville - récemment plongée dans l’horreur après le meurtre d’Olivia Witefield cherche à garder son calme. Ce n’est pas chose aisée. La presse à scandale continue d’alimenter des rumeurs en tous genres sur Caïn alors que la police, elle, se fait un brin trop discrète au goût des habitants. La colère gronde parmi la population. Les familles des autres victimes crient leur mécontentement, allant jusqu’à se poster de force devant le commissariat pour obtenir des réponses. Les criminels eux, en profitent pour continuer leurs petites affaires aux quatre coins de Minneapolis, loin du regard des autorités. Autorités bien trop occupées à arrêter le tueur que tout le monde redoute à présent. La nuit appose lentement sa couverture sur tous les quartiers. La météo se fait capricieuse. La pluie tombe en abondance et les coups de tonnerre paraissent plus redoutables à chaque fois. Les maris et pères de famille rentrent chez eux après une journée difficile. Leurs femmes sont aux aguets, prêtes à les accueillir pour sauver les apparences au sein du foyer. Les prostituées commencent à prendre position sur les trottoirs miteux de Phillips malgré la pluie. Les dealers sont prêts à fournir la fameuse poudre blanche et quelques pilules aux premiers camés venus. Camés qui iront s’exiler dans une ruelle sombre pour planer au calme. Pourtant ce soir, rien ne va se passer comme prévu. Quelques lampadaires commencent à crépiter. La lumière se fait moins présente. Puis en une fraction de seconde, c’est le noir complet. Toute la ville est plongée dans une pénombre sans précédent. Les gens présents dans les rues haussent le ton, certains apeurés, certains agacés. Tout le monde cherche à comprendre ce qui vient encore une fois bousculer la tranquillité illusoire de la ville. L’orage y est forcément pour quelque chose. C’est ce que beaucoup clament. Très vite, les autorités munies de lampe-torches débarquent dans les rues. Les phares de leurs véhicules aveuglent certains passants. Les agents de police ordonnent aux gens de rester où ils sont. Quelle requête idiote. Si quelques-uns se décident à obtempérer, d’autres ne vont pas se priver de tenter d’aller à bon port - sans encombre. Dans certaines rues, le silence se fait plus pesant encore. Puis, un cri. Un cri strident résonne. Un cri qui met les personnes présentes dans le quartier de Phillips en alerte. Le son a fait écho et la peur peut se lire sur certains visages. Deux agents de police présents par là font vite demi-tour, cherchant à trouver la source de ce bruit - sans se douter de ce qu’ils pourraient trouver. A partir de moment, c’est chacun pour soi - ou presque. Certains décident de s’entraider, d’autres préfèrent opter pour la carte de l’individualisme. Personne n’est en mesure de dire combien de temps cette coupure d’électricité va durer. Entre la pluie et le noir, les plus peureux ne bougent plus. Qu’ils soient dans la supérette encore ouverte, dans un café ou même un bar. La voix de la sagesse l’emporte. Mais qu’en est-il des autres ? Les autorités paraissent occupées ailleurs et personne ne peut imaginer ce qui pourrait arriver dans la suite. Tout le monde doit rester sur ses gardes. Et si Caïn décidait de profiter de cette "opportunité" pour faire une nouvelle victime ? Et que signifiait ce cri ? Personne n’est en mesure de le dire. Nul doute que ce soir, l’inquiétude et la peur reprennent leurs droits complets sur Minneapolis.