nom(s) ○ Trump, c'est le nom de son père, celui que vous trouverez sur sa carte d'identité. Pour des soucis d'anonymat, il préfère utiliser le nom de jeune fille de sa mère : Watson. prénom(s) ○ Tobias Noah. âge ○ vingt-neuf ans. date et lieu de naissance ○ quinze mai dix-neuf cent quatre-ving quinze à Manhattan, New York city, USA. profession ou études ○ officiellement, ingénieur au sein de la police scientifique de Minneapolis. Officieusement, c'est l'héritier du groupe Trump Organization. Son grand-père n'étant pas moins que Donald Trump, l'une des plus grosses fortunes américaine. Il est ainsi l'héritier de nombreux gratte-ciel à New York, de parcours de golf en Irlande ou encore d'un casino à Atlantic city, surnommé Taj Mahal. statut civil ○ célibataire. orientation sexuelle ○ hétérosexuel. traits de caractère ○ séducteur, volage, franc, bosseur, intelligent, drôle, gamin, renfermé, pessimiste, intransigeant, tendre, obstiné, perfectionniste, rarement impulsif, passionné, perspicace, jaloux, battant. groupe ○ drowned with applause. avatar ○ Andrew Gardfield. crédits ○ andrewgarfieldgifs@tumblr.

Yesterday was the tornado warning, today is like the morning after.Your world is torn in half. You wake and let's wait to start the morning process. △ LISTEN | 19 mars 2001, Dublin, Republic of Ireland.

La foule était en liesse sur O’connell street, en plein cœur de la capitale irlandaise. Les couleurs vert-blanc-orange flottaient partout, à l’instar du patriotisme fier de la populace. Loin d’être irlandais, je ne me sentais nullement exclus pour autant. Moi aussi, sur les joues, j’affichais le drapeau de l’île d’émeraude,  criant avec excitation en même temps que mon meilleur ami Duncan. Lui, par contre, n’aurait pas su dissimuler ses origines : de sa tête rousse à son fort accent, on ne pouvait s’y tromper. « Jesus, this is so foony, look at that ! » me dit-il en pointant du doigt l’un des chars qui venait d’émerger sur la grande avenue. J’éclatais de rire, alors qu’un faux tigre grandeur nature rugissait et lançait des tissus de flammes de ses narines en exhibant fièrement le symbole du tigre celtique, auquel la république d’Irlande avait longtemps été associée dans les années 80 au vu de son boom fulgurant dans l’économie nationale. Un homme sage avait dit un jour : « on est tous irlandais lors de la Saint Patrick ». I couldn’t agree more. Quelques heures plus tard, on s’était retrouvé dans un pub non loin de Trinity College, délaissant le quartier trop touristique de Temple Bar. La Guinness avait coulé à flot, enchaînant les toasts et les fous rires incontrôlés lorsqu’une énième personne laissait échapper son verre des mains avec un air penaud sur le visage. La musique live nous transportait sur une autre planète, comme si on assistait à un concert privé dont on connaissait toutes les chansons par cœur. La dernière chose dont je me rappelle, c’est d’avoir chanté Molly Malone des The Dubliners à plein poumon avec mon ami Duncan.

« Tobias ? On part dans cinq minutes, » me cria ma mère du bas de l’escalier. Je n’eus pas besoin de retarder le départ car j’étais de toute manière déjà prêt. La veille avait été mouvementée et j’étais rentré soul chez moi mais complètement détendu, au point que je m’étais endormi aussitôt que ma tête avait touché l’oreiller. « Maman, ne t’en fais pas, tout va bien se passer, » lui signalais-je pour la millième fois. Voilà un mois que mon frère cadet, Caleb, était à l’hôpital. Il y était rentré parce qu’il se plaignait un peu trop fréquemment de maux de tête. Loin d’être alarmant, il avait effectué toute une batterie de tests avant de commencer à aller mieux. De ma perspective, tout finirait par s’arranger. Du moins, c’est ce que je me répétais, inlassablement, depuis un mois. Mon frère était jeune, c’était un battant, il ne pouvait pas aller de pire en pire. C’était clair et limpide pour moi. Ma mère, quant à elle, dramatisait la situation. Je me doutais que cela devait tenir de son côté russe maternel. Les russes étaient de vrais passionnés de l’excès.
Une fois arrivé à l’hôpital, je dû cependant réviser ma théorie. Les mines graves des médecins n’auguraient rien de bon. Peut être devait-il être opéré ? Peut être que c’était simplement un mal passager… Cela arrivait. Ce n’était pas mortel pour autant. « Il y a des complications, madame Trump. Votre fils pourrait développer… Il y a des aspects que nous n’avions pas remarqué plus tôt et… C’est vraiment délicat. » Helena Watson avait alors élevé la voix. « Docteur, dites moi exactement ce qu’a mon fils. Vous me faites perdre mon temps bien assez alors que je pourrais être à ses côtés. » Le médecin chirurgien avait alors conclu, avec le soupir de ceux qui semblent se résigner. « Votre fils a une tumeur au cerveau, j’ai bien peur qu’il n’en ait plus pour très longtemps. »

« На здорове, Тобиас, » me lance Anton, un russe que je ne connaissais pas il y a une heure de cela. J’avale le shot d’un trait, m’essuyant la bouche aussitôt d’un revers de manche. Ma tête tambourine, mon cœur saigne, et je n’y prends pas garde. Je sens le désespoir m’envahir mais je le repousse. Continuellement. Les conversations sont animées autour de moi et j’en capte quelques bribes, étant parfaitement bilingue grâce à ma mère. Voilà deux semaines que je suis à Moscou chez ma babouchka qui a accepté de m’héberger suite aux  derniers événements en date. Si je joue au parfait touriste le jour, je laisse mon esprit se dépraver la nuit dans tous les bars moscovites qui sont sur ma route. Comment pourrais-je refuser, quand boire ici est si bon marché ? On dit que l’alcoolisme est un fléau en Russie, moi ce que j’dis, c’est que c’est pas en baissant autant les prix qu’ils arrêteront la maladie. Cette maladie qui les ronge, qui me ronge, au point que j’en perds la tête, qu’une demoiselle m’aborde et que je n’essaie même pas de me dérober. Mon âme est déchirée, je me sens dériver, j’arrive plus à penser. A quoi être parfait en tout, quand la vie ne tient qu’à un fil ? Je jure, tape mon poing sur la table –une tradition locale- et reprend un shot qu’une jeune brune me tend. Son nom est Ksenia, si je me souviens bien. A ta santé que j’lui dis. « За тебя, красивый мой, » elle me répond. Les russes et leurs yeux de biche, leurs jambes longilignes… Pendant quelques minutes, je me laisse attirer et la laisse flirter avec moi, au point que des théories naissent dans ma tête, comme des bulles de bandes dessinées qui explosent quand on appuie dessus. Je me rends compte que mes pensées sont incohérentes, je divague. Je saigne.



I don't wanna fall another moment into your gravity. Here I am and I stand so tall, just the way I'm supposed to be. But you're on to me and all over me. △ LISTEN | 31 mars 2004, Brooklyn, New York, USA.

Elle me donnait l’impression d’être tel un ange au milieu de la piste de danse. Ses cheveux blonds voltigeant au rythme de ses pas, son visage se fendant d’un sourire radieux et sa joie de vivre éclatante étaient contagieux. Voilà plusieurs minutes déjà que je l’observais, sirotant mon gin tonic, avec un sourire flottant sur les lèvres. Parfois, mon insécurité reprenait le dessus et j’en venais à me demander comment une fille comme elle puisse être avec quelqu’un comme moi. Je n’avais aucun soucis avec mon physique, j’avais, depuis longtemps déjà, réalisé qu’il me permettait d’obtenir ce que d’autres n’arrivaient pas à obtenir, malgré tous leurs efforts. Non, c’était bien plus profond que ça, un malaise sans doute, remontant à la disparition de mon frère Caleb. Parfois, j’en arrivais à cette conclusion. A d’autres moments, j’étais simplement fidèle à moi-même : un éternel pessimiste. Elle était mon contraire parfait : son optimisme rayonnait ramenait un peu de soleil dans ma vie, l’éblouissant au point de m’oublier moi-même. Je n’arrivais tout simplement pas à l’imaginer hors de ma vie, ainsi que le souhaiterait mes parents. Voyez, en tant qu’héritier du groupe Trump Organization, mes parents semblent m’avoir destiné à un futur tout tracé. Si j’ai le droit de choisir mes caleçons le matin, c’est déjà un grand avantage ! Quoi qu’il en soit, ma mère n’aime pas Amy –ma petite amie-, elle n’est polie avec elle que par principe. J’ai abordé le sujet une fois avec elle, peu après les vacances de printemps pour l’entendre me dire « qu’Amy n’était pas le genre de fille avec qui j’allais me marier ni envisager un quelconque futur et qu’un jour, je me rendrai bien compte. » Ce jour-là, j’ai cru m’étrangler avec mes céréales. Premièrement, je n’avais jamais ô grand jamais abordé la question du mariage –c’était un peu prématuré. Deuxièmement, en quoi ma mère avait-elle un droit de veto sur le choix de mes copines ? J’ai dix-neuf ans, l’âge où je commence à sérieusement prendre mes décisions… «Tobias?» Des mains s’agitent devant mon visage et je cligne des yeux, comme pour retourner à la réalité. « Wow, tu étais sacrément loin, dis donc… » Amy se penche vers moi et depose délicatement ses lèvres sur les miennes. J’en profite pour prolonger le baiser en l’attirant contre moi, prenant son visage entre mes mains. « Amy ? » Un murmure affirmatif. « Tu es sublime. » Elle me gratifie alors d’un de ses plus beaux sourires. « Je t’aime, Tobias Trump. »


Ma tête tourne telle une toupille. De toute évidence, j’ai encore trop bu la veille. Depuis le décès de Caleb, j’ai une tendance à trop exagérer par moments, au point d’en perdre tous mes repères et limites. Dammit. J’ai horreur de me lever avec un mal de crâne pareil. Mes yeux s’ouvrent difficilement et je remarque presque immédiatement que je ne suis pas chez moi. Non sans quelques difficultés, je me relève doucement, tentant de distinguer l’endroit où je me trouve. Un bip sonore et régulier me fait tourner la tête. L’hôpital. Putain, qu’est-ce que je fous à l’hôpital? D’un coup, un flash de souvenirs m’assaille et je revois brièvement les événements de la veille. Nous avions pas mal bu avec Amy en fin de soirée, enchaînant les shots de vodka pure, comme ceux que j’avais pris à Moscou, deux ans plus tôt. Je me souvenais vaguement avoir bien rigolé et d’avoir sympathisé avec d’autres jeunes dans la boite et enfin d’avoir pris ma moto. Amy avait pris mon casque et j’avais donc été contraint de ne pas me protéger car je n’avais pas le second avec moi. Le reste était flou. Je voyais des flash, des crissements de freins et puis… black out total. Une bouffée de panique me submerge alors que mes pensées allèrent vers Amy. Pitié, que tout aille bien. Je m’en voudrais à mort qu’elle soit dans un sale état par ma faute. Une infirmière entre dans la pièce, et c’est d’une manière presque agressive que je l’aborde. « Amy ! Est-ce qu’Amy va bien ? » L’infirmière s’apprête à répondre mais aussitôt pince les lèvres, comme si elle était à present répugnée à l’idée de dire quoi que ce soit. Je sens mon cœur s’emballer à une allure folle. C’est une blague. Une blague de très mauvais goût. Au fond de moi, je sais qu’elle va bien. Je le sens. Alors pourquoi me regarde-t-elle avec un air si apitoyé? Elle n’a pas l’occasion de répondre quoi que ce soit, cependant, car ma mère rentre ensuite dans la chambre, les traits tirés et les yeux gonflés. Je suis en plein cauchemar. « Maman, » je murmure d’une voix tremblante. J’ai peur qu’elle m’annonce l’inévitable et l’insurmontable, que ma vie va bientôt basculer. Je ne crois pas être prêt pour ça. « Ton père, » commença-t-elle. Mon père mais… qu’a-t-il à voir là dedans ? « Ton père a eut un accident de voiture, Tobias. Il est dans le coma. Les… les médecins sont très sceptiques quant à ses chances de guérison… » D’un coup, un poids tombe dans mon estomac, me coupant le souffle alors que je sens les larmes me monter aux yeux. « Amy… Dis-moi qu’Amy va bien… » Ma mère me lance alors un regard lourd en sous-entendus. « Je suis désolée, mon chéri. » Et elle me laisse à mon chagrin.

Une vie contre une autre.  Tu parles, putain de karma. Sur le coup, il m’en aura pris deux. Trois, si on compte Caleb. Et après on viendra me dire que j’ai aucune raison d’être malheureux avec tout le fric que j’ai… Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai utilisé le nom de ma mère, Watson. Afin de me détacher au plus de tout ce qui a trait à ma famille et à sa fortune.

Everything I touch isn't dark enough if this problem lies in me. If I told you what I was, would you turn your back on me? △ LISTEN | un an plus tôt, Minneapolis, USA.

Un bar, un autre, cette fois à Minneapolis. Voilà six ans que j’avais débarqué en ville, où personne n’avait idée de qui était Tobias Trump. Ou plutôt, Tobias Watson. C’était mieux ainsi, je me sentais libéré d’un poids, sort of. Cela amenait une bouffée d’air frais insoupçonnée, comme si je renaissais de mes cendres, tel un phénix. Je ne suis pas un oiseau, on est bien d’accord, mais j’aime imager mes métaphores. Bref, j’avais décroché le boulot que je convoitais et je faisais depuis partie de la police scientifique en tant qu’ingénieur. Ma mère, quand j’avais commencé mes études, neuf ans plus tôt, n’avait rien trouvé de mieux que d’afficher une mine pincée de celle qui n’approuve pas mais qui n’a pas droit au chapitre en la matière. Elle détestait le fait que je veuille à ce point me détacher de mon nom et de tout ce qui s’y rapporte. Il fut un temps où j’étais heureux de jouir de sa notoriété, au point que je l’affichais tel un trophée, une carte d’entrée aux clubs les plus selects. J’étais fier, arrogant et un peu imbu de moi-même. Je le suis certainement encore un peu, on ne chasse pas les vieilles habitudes, mais je travaille sur moi-même, du moins, je fais de mon mieux.

Voilà donc six ans que j’avais débarqué en ville, pourtant ce fut la première fois que je poussais la porte de ce bar. A première vue, rien de particulier : un bar comme on en retrouve partout ailleurs. J’avais balayé la salle du regard avant d’aller m’installer au bar et de commander un whisky. Les conversations fusaient de toutes parts, ponctuées par des différents rires. Une jeune femme, brune, se tenait à l’autre bout, tentant de noyer un quelconque désespoir au fond de son verre, du moins, c’est ce qui me sembla. J’étais loin de me douter alors que c’était plus profond que ce que les apparences laissaient supposer. Avec assurance –chassez le naturel, il revient au galop-, je m’étais approché d’elle. Elle ne leva pas directement les yeux. Au contraire, elle s’adressa à moi sans me regarder, un lourd accent français dans la voix. « Je ne suis pas intéressée, si c’est ta question… » Laisse-t-elle en suspens, avant de finalement croiser mon regard. « Ou peut être que si, enfin, c’est à voir, » un sourire, un battement de cil. Je m’installe, les yeux rieurs, à côté de la demoiselle. « J’m’appelle Tobias, » fis-je sans préambule. « Il semble que nous sommes tous deux seuls ce soir, autant faire connaissance, » lui dis-je, avec un haussement d’épaules, comme résigné face à la fatalité. Elle m’observe quelques secondes, ne sachant pas comment prendre ce que je viens de dire, puis elle éclate de rire, d’un rire fin, léger et cristallin. J’esquisse un sourire, boit une gorgée de mon verre, sans la quitter des yeux, intrigué qu’une femme aussi jolie et charmante soit seule un samedi soir. Les apparences, foutues apparences. La conversation s’installe, fluide, facile. Les rires se succèdent, presque aussi naturellement. Il y a quelque chose dans l’air, cette indéniable envie de séduire et d’être séduit à son tour. Les verres se succèdent, l’alcool me rend audacieux, je l’embrasse. Elle ne se dérobe pas. Elle prolonge le moment, le fait durer, au point de faire naître un sourire sur mon visage. Ce n’est pas de l’amour, c’est de l’attraction. C’est l’envie de l’instant. On s’esquive, on finit sans dessus-dessous. On se quitte. On se retrouve un autre soir, on remet ça. On n’est pas un couple, on n’est pas amoureux, on est… Nous.

Elle avait un côté pétillant, Siam, une envie de vivre qui était contagieuse malgré son côté mélancolique. J’aurais pu tenter quoi que ce soit de plus, je le savais. Je sentais qu’elle ne m’aurait pas repoussé pour du long terme. Au fond de moi, j’avais envie de céder par moments, puis je me ravisais. J’étais trop brisé pour elle. Je ne pouvais lui apporter que du malheur. A quoi bon entr’apercevoir le soleil quand le quotidien n’est que ténèbres ? Elle méritait mieux que moi. Elle méritait quelqu’un qui soit là pour elle, qui soit près à l’aimer autant qu’elle… Je n’étais pas cette personne, pourtant, depuis, on se suffisait à nous-mêmes, recherchant la douceur d’une caresse à l’occasion, un soupçon de bonheur dans le cahot tumultueux qu’était nos vies respectives.  C’était un accord implicite, facile, sans engagement aucun. C’était ce que nous avions tous les deux besoin. Son passé était trop entaché d’un certain Sam, quant au mien, Amy ponctuait encore certains de mes rêves, me laissant sans répit et essoufflé au réveil.

pseudo ○ Irishcoffee. âge ○ vingt-deux ans. où avez-vous connu le forum ? ○ Bazzart. un dernier commentaire ○ Si vous recherchez des liens particuliers, n'hésitez pas à me mpotter!